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Ouessant : des paysages façonnés par les activités humaines

Départ vendredi 18 dans l'aprés-midi (horaire à venir) et retour samedi 19 en fin de journée

  • Frédéric Bioret : Professeur d'écologie, Géoarchitecture EA 7462, UBO
  • Fanch Quenot : Animateur naturaliste, Centre d'Etude du Milieu d'Ouessant (CEMO)
  • Agathe Larzillère : Chargée de mission biodiversité, PNRA

 

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Jusqu’au début du XXe siècle, les îles de Bretagne, comme de nombreux sites littoraux continentaux, vivaient en autarcie, leurs liens avec le continent étant parfois très discontinus ou rendus incertains en raison de l’éloignement et des conditions météorologiques. L’Île d’Ouessant n’échappe pas à cette règle, notamment au moment de son apogée démographique (près de 3000 habitants vers 1910).  À cette époque, l’ensemble de l’île était exploité, toutes les parcelles cultivables étant cultivées et les autres pâturées.

Depuis plusieurs siècles, les paysages insulaires ont été façonnés par les activités humaines. Ils en portent encore aujourd’hui les stigmates, la forme du parcellaire conservée depuis le XIXe siècle en raison de l’indivision, permettant de reconstituer les différents usages agricoles. D’une manière schématique, la bande côtière la plus exposée aux vents et aux embruns,  correspond au domaine des pelouses et des landes littorales. Elle était pâturée, surtout pendant la période de vaine pâture. Des abris à moutons (gwaskedou) construits de manière rudimentaire et actuellement plus ou moins recouverts par la végétation attestent de cet ancien pâturage ovin. Les landes et pelouses littorales étaient également des lieux d’extraction de mottes par la technique de l’étrépage, qui servaient de combustible pour la cuisson des aliments.

Vers le centre de l’île, sur  des sols plus profonds, étaient installées les cultures sur des parcelles en lanière parfois très étroites : elles produisaient des céréales dont les chaumes servaient aux toitures des maisons. En quelques points, des groupes de parcelles entourées de murets de pierres sèches (parkou) permettaient à partir de la seconde moitié du XIXe siècle la culture de l’ajonc d’Europe dont le bois était strictement réservé aux fours à pain.

Aujourd’hui, ces activités ont totalement cessé ou ont fortement régressé, entraînant sur le littoral une densification du tapis végétal et une fermeture des milieux et des paysages dans les secteurs les plus abrités, tandis que l’intérieur de l’île est colonisé par des friches post-culturales (prairies, broussailles, fourrés). Depuis plusieurs décennies, les paysages littoraux font l’objet d’une gestion conservatoire et paysagère coordonnée par le Parc naturel régional d’Armorique.

 

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